Bruno … et tous les autres : il faut persévérer sur les chemins de la Citoyenneté! courage!
Presse: à lire sur http://www.RUE89.com Le théâtre de la politique ou le vaudeville de la République par Antoine de Baecque.
C’est le type d’article qui nous fait dire: « C’est exactement ça! »
« (…)le petit théâtre de la politique française n’a jamais paru aussi évident, dérisoire, et mis en scène. C’est la coexistence de ces divers sentiments de « spectateurs » qui frappe d’abord, comme si s’intéresser à la chose publique demandait désormais davantage un regard théâtral, presque le jugement de goût d’un amateur de tréteaux, d’un critique dramatique, pour tout dire une sensibilité esthétique, qu’une conscience citoyenne. »
et pourquoi pas du « GRAND GUIGNOL » ?
De notre coté, nous n’avons pas vécu la soirée des Législatives devant la télé : après avoir croisé quelques politiques roubaisiens, nous nous sommes retrouvés entre citoyens du collectif puis sommes allés manger en Belgique, et finalement, le coté théâtral nous a –heureusement– échappé !
Et continuer à pédaler dans le vide…
D’être l’interface des politiques.
Cela dure depuis bien longtemps et ça fait bien leur jeu.
La preuve, cet article de fin 1986 sur une initiative d’inscription sur les listes et à Roubaix.
Initiative qui fut par la suite détournée au seul profit d’une personne aux dents longues.
Réforme du mode de scrutin en comptabilisant les votes blancs.
Pas en y apportant une dose de proportionnelle et encore moins en rendant le vote obligatoire.
——————————
Article Nord Eclair du 13 décembre 1986.
CRÉÉ voici quelques semaines à l’initiative de jeunes Roubaisiens d’origine maghrébine, le « collectif pour les Droits Civiques » s’est donné pour mission de pousser les membres de cette Communauté à s’inscrire sur les listes électorales. Pour-quoi ? « Pour jouer enfin notre rôle dans la vie politique, dans une campagne électorale qui tourne autour des thèmes de l’immigration ». Afin d’attirer l’attention sur leurs démarches, les responsables du « Collectif »organisent ce dimanche à Roubaix un concert avec en vedette le groupe désormais célèbre « Carte de Séjour ».Nous les avons rencontrés afin de comprendre avec eux les raisons de leur entre-prise.
NE : Les « Droits Civiques », c’est un peu abstrait. Pourriez-vous expliquer plus concrètement les raisons et les objectifs de votre initiative
Le Collectif : Sur Roubaix ,l’association s’est créée voici environ trois semaines, mais le projet « mijotait » depuis beaucoup plus longtemps. Son but premier, c’est une campagne d’inscription sur les listes électorales, une inscription que nous souhaitons la plus massive possible. Cette cam-pagne se met en place à l’échelle nationale, et dans notre secteur on en trouvera trace à Tourcoing et aussi à Lille. En revanche, le concert de dimanche à Roubaix sera le seul organisé au Nord de paris.
NE ; On peut supposer que cette inscription sur les listes est en rapport avec les législatives de mars 86.,,Evidemment ! La campagne électorale tourne pour l’instant autour des problèmes d’immigration, pour ne pas dire de racisme. Nous, communauté maghrébine, refusons de rester passifs devant cette situation. Nous ne voulons être ni l’objet, ni l’enjeu, ni les otages de cette campagne.
Mais puisque les partis politiques ont décidé de nous mettre au centre de celle-ci, à nous faire pression sur eux, à nous de nous prendre par la main afin de peser sur le »marché » électoral. Soyons bien clairs : nous n’interviendrons pas dans la campagne, et notre but n’est pas de donner des consignes de vote. Simplement, si nous votons tous, nous représentons une force importante : aux partis d’en tenir compte, et de pro-
poser dans leur programme des solutions qui puissent répondre à nos problèmes.
Les « Beurs »? Bof…
NE : Peut-on vous identifier au phénomène « beur » ?
(réponse un peu embarrassée)
• vis-à-vis de ce terme de « beurs » nous avons une attitude partagée. D’abord c’est un mot « verlan », un mot « parisien » et ici dans le Nord, à Roubaix en particulier, il ne veut pas dire grand-chose. Et
puis surtout, notre démarche s’adresse à toutes les générations d’origine maghrébine, à toutes les situations de nationalités également : aux « harkis » et à tous ceux qui sont uniquement français ; à ceux qui ont la double nationalité ; à ceux enfin qui sont en « carte de résidence » -la situation la moins favorable en France pour un immigré, réservée au Nord-Africains et qui n’ont pas la nationalité française. Ni le droit de vote… Alors les « beurs », ce n’est pas vraiment notre combat. On peut parler de « Français musulmans expatriés », mais en n’oubliant pas que la question individuelle et que notre démarche à nous est se veut laïque. Les « beurs », on
en voudrait, surtout un peu plus… dans nos épinards !
NE : Cette démarche s’adresse-t-elle à tous les immigrés ou uniquement aux Maghrébins ?
La porte est ouverte à toute le monde, bien sûr. Mais là aussi, il faut être clair : la première cible des discours racistes, c’est nous. C’est sur les enfants de notre communauté que l’on tire. A nous de répondre. Et comme nous entendons rester dans les limites du cadre économique, il ne nous reste plus tellement d’autres moyens que l’inscription massive sur les listes électorales… Nous montrons ainsi que nous voulons être partie prenante, de plus en plus, dans la vie associative, dans la vie politique. Quels sont les partis qui présentent des candidats d’origine maghrébine ? Aucune, à part peut-être ceux qui par ailleurs combattent le plus ! Ce seul exemple démontre bien que notre communauté n’est pas suffisamment « acteur » de la vie politique nationale. Même si nous sommes bien conscients que nous ne changerons pas un rapport de force d’ici mars 86…
NE : En résumé, à qui s’adresse votre initiative ?
La cible est double. D’abord le personnel politique, qui doit entendre notre message. Ensuite, la communauté maghrébine, pour qui nous voulons dédramatiser la situation. Nous voulons lui faire sentir que nous sommes des citoyens avec des droits et, d’abord des devoirs. Même si « le premier devoir d’un citoyen, c’est d’exercer ses droits »…
(propos recueillis ‘par Philippe MARTIN)
Plutôt que le mot d’ordre électoraliste et alimentaire « Je panse donc je vote », je préfère « Voter ce n’est pas lutter », mot d’ordre du PCF lorsqu’il était encore le PCF.
Bruno … et tous les autres : il faut persévérer sur les chemins de la Citoyenneté! courage!
Presse: à lire sur http://www.RUE89.com
Le théâtre de la politique ou le vaudeville de la République par Antoine de Baecque.
C’est le type d’article qui nous fait dire: « C’est exactement ça! »
« (…)le petit théâtre de la politique française n’a jamais paru aussi évident, dérisoire, et mis en scène. C’est la coexistence de ces divers sentiments de « spectateurs » qui frappe d’abord, comme si s’intéresser à la chose publique demandait désormais davantage un regard théâtral, presque le jugement de goût d’un amateur de tréteaux, d’un critique dramatique, pour tout dire une sensibilité esthétique, qu’une conscience citoyenne. »
et pourquoi pas du « GRAND GUIGNOL » ?
Merci pour l’encouragemet 😉
De notre coté, nous n’avons pas vécu la soirée des Législatives devant la télé : après avoir croisé quelques politiques roubaisiens, nous nous sommes retrouvés entre citoyens du collectif puis sommes allés manger en Belgique, et finalement, le coté théâtral nous a –heureusement– échappé !
Et continuer à pédaler dans le vide…
D’être l’interface des politiques.
Cela dure depuis bien longtemps et ça fait bien leur jeu.
La preuve, cet article de fin 1986 sur une initiative d’inscription sur les listes et à Roubaix.
Initiative qui fut par la suite détournée au seul profit d’une personne aux dents longues.
Réforme du mode de scrutin en comptabilisant les votes blancs.
Pas en y apportant une dose de proportionnelle et encore moins en rendant le vote obligatoire.
——————————
Article Nord Eclair du 13 décembre 1986.
CRÉÉ voici quelques semaines à l’initiative de jeunes Roubaisiens d’origine maghrébine, le « collectif pour les Droits Civiques » s’est donné pour mission de pousser les membres de cette Communauté à s’inscrire sur les listes électorales. Pour-quoi ? « Pour jouer enfin notre rôle dans la vie politique, dans une campagne électorale qui tourne autour des thèmes de l’immigration ». Afin d’attirer l’attention sur leurs démarches, les responsables du « Collectif »organisent ce dimanche à Roubaix un concert avec en vedette le groupe désormais célèbre « Carte de Séjour ».Nous les avons rencontrés afin de comprendre avec eux les raisons de leur entre-prise.
NE : Les « Droits Civiques », c’est un peu abstrait. Pourriez-vous expliquer plus concrètement les raisons et les objectifs de votre initiative
Le Collectif : Sur Roubaix ,l’association s’est créée voici environ trois semaines, mais le projet « mijotait » depuis beaucoup plus longtemps. Son but premier, c’est une campagne d’inscription sur les listes électorales, une inscription que nous souhaitons la plus massive possible. Cette cam-pagne se met en place à l’échelle nationale, et dans notre secteur on en trouvera trace à Tourcoing et aussi à Lille. En revanche, le concert de dimanche à Roubaix sera le seul organisé au Nord de paris.
NE ; On peut supposer que cette inscription sur les listes est en rapport avec les législatives de mars 86.,,Evidemment ! La campagne électorale tourne pour l’instant autour des problèmes d’immigration, pour ne pas dire de racisme. Nous, communauté maghrébine, refusons de rester passifs devant cette situation. Nous ne voulons être ni l’objet, ni l’enjeu, ni les otages de cette campagne.
Mais puisque les partis politiques ont décidé de nous mettre au centre de celle-ci, à nous faire pression sur eux, à nous de nous prendre par la main afin de peser sur le »marché » électoral. Soyons bien clairs : nous n’interviendrons pas dans la campagne, et notre but n’est pas de donner des consignes de vote. Simplement, si nous votons tous, nous représentons une force importante : aux partis d’en tenir compte, et de pro-
poser dans leur programme des solutions qui puissent répondre à nos problèmes.
Les « Beurs »? Bof…
NE : Peut-on vous identifier au phénomène « beur » ?
(réponse un peu embarrassée)
• vis-à-vis de ce terme de « beurs » nous avons une attitude partagée. D’abord c’est un mot « verlan », un mot « parisien » et ici dans le Nord, à Roubaix en particulier, il ne veut pas dire grand-chose. Et
puis surtout, notre démarche s’adresse à toutes les générations d’origine maghrébine, à toutes les situations de nationalités également : aux « harkis » et à tous ceux qui sont uniquement français ; à ceux qui ont la double nationalité ; à ceux enfin qui sont en « carte de résidence » -la situation la moins favorable en France pour un immigré, réservée au Nord-Africains et qui n’ont pas la nationalité française. Ni le droit de vote… Alors les « beurs », ce n’est pas vraiment notre combat. On peut parler de « Français musulmans expatriés », mais en n’oubliant pas que la question individuelle et que notre démarche à nous est se veut laïque. Les « beurs », on
en voudrait, surtout un peu plus… dans nos épinards !
NE : Cette démarche s’adresse-t-elle à tous les immigrés ou uniquement aux Maghrébins ?
La porte est ouverte à toute le monde, bien sûr. Mais là aussi, il faut être clair : la première cible des discours racistes, c’est nous. C’est sur les enfants de notre communauté que l’on tire. A nous de répondre. Et comme nous entendons rester dans les limites du cadre économique, il ne nous reste plus tellement d’autres moyens que l’inscription massive sur les listes électorales… Nous montrons ainsi que nous voulons être partie prenante, de plus en plus, dans la vie associative, dans la vie politique. Quels sont les partis qui présentent des candidats d’origine maghrébine ? Aucune, à part peut-être ceux qui par ailleurs combattent le plus ! Ce seul exemple démontre bien que notre communauté n’est pas suffisamment « acteur » de la vie politique nationale. Même si nous sommes bien conscients que nous ne changerons pas un rapport de force d’ici mars 86…
NE : En résumé, à qui s’adresse votre initiative ?
La cible est double. D’abord le personnel politique, qui doit entendre notre message. Ensuite, la communauté maghrébine, pour qui nous voulons dédramatiser la situation. Nous voulons lui faire sentir que nous sommes des citoyens avec des droits et, d’abord des devoirs. Même si « le premier devoir d’un citoyen, c’est d’exercer ses droits »…
(propos recueillis ‘par Philippe MARTIN)
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http://www.msf.fr/site/pages.nsf/aider2-don-tchad?OpenForm&co=E072R01
Plutôt que le mot d’ordre électoraliste et alimentaire « Je panse donc je vote », je préfère « Voter ce n’est pas lutter », mot d’ordre du PCF lorsqu’il était encore le PCF.