A VOIR

NE : « la Ville a-t-elle raté le train du numérique ? »

C'est ce que pose en substance l'article de Nord Eclair du 11 décembre dernier.  L'interview de Guillaume Delbar, UMP et élu de l'opposition à Roubaix - et aussi pro de l'internet depuis des années - qui s'interroge sur la politique TIC de la mairie de Roubaix, à l'approche de la délibération du prochain conseil municipal, Ville qu'il estime en retard (où est passé l'Eurotéléport, le Centre International de la Communication jadis, figure emblématique d'un Roubaix à l'avant-garde des NTIC ?) et en tout cas peu claire (nouveau vote sur une délib' précédente).

Deux parties nous intéressent particulièrement : d'abord celle, en exemple, qui fait référence à notre portail Netvibes qui reprend les flux d'infos autour de Roubaix (accessible ici) car un portail "Place Publique Citoyenne" est annoncé dans le projet municipal, et aussi de s'appuyer sur les forces locales (OVH, Ankama, LeBlog2Roubaix, les étudiants de Gloob) et de "mettre en ligne les délibérations des Conseils Municipaux et Communautaires", et "rendre les élus et conseillers de quartier joignables par email et par messagerie vocale".

Pour les non-spécialistes, le projet municipal consiste en plusieurs sites web ou actions : un portail usager (de services en ligne, type demande de passeport, mais aussi suivi des demandes de type Vivacité sur le signalement des détritus, entre autres), un agrégateur (style Netvibes) et un intranet la Fabrique (qui tourne sur Drupal, personnalisé par les parisiens de Sopinspace), un site dédié au développement durable, l'accompagnement à la dématérialisation du courrier, la fête de l'internet 2011 (sur le thème "démocratie locale et numérique"), et la refonte du site de la mairie de Roubaix. Le tout est sous la délégation de l'adjointe au maire, Eve Flament qui est, pour en avoir discuté avec elle dès le début de son mandat, indiscutablement convaincue par le numérique et par le projet qu'elle porte. Reconnaissons-lui que, si cela prend du temps, la délégation est nouvelle et nécessite d'être construite de toute pièce, notamment à coup de dossiers régionaux et européens.

Nous sommes évidemment d'accord avec Guillaume Delbar sur le fait que la mairie devrait privilégier davantage les acteurs locaux  que nous sommes devenus avec nos actions digitales depuis 4 ans (nous avions d'ailleurs fait des propositions d'Ecole du Blog2, et autres projets collaboratifs, dont on sait la difficulté qu'ils ont d'être entendus par la mairie). Cela ne coute cependant pas "zéro euro" comme il est dit dans l'article : créer du contenu citoyen, construire une parole, mettre en images, rendre compréhensible, que ce soit en association réelle ou sur le net, cela demande des moyens, et c'est une longue histoire à Roubaix depuis l'Alma-Gare. Mais au delà de notre  propre personne, se pose aussi la question de l'expression des habitants qui semble, aujourd'hui, de plus en plus contrôlée par l'institution, que ce soit de manière organisationnelle (conseil consultatifs, commission x ou y), que par les outils cadrés qu'elle anime, mais aussi et bien entendu, de la réelle qualité participative du projet urbain, que ce soit en matière d'urbanisme, culturel, du cadre de vie, et autres délégation. Et le risque est évidemment de tomber toujours plus dans l'occupationnel que dans une réelle volonté de démocratie délibérative des choix qui nous concernent en tant qu'habitant de Roubaix.

A tous ceux que la question intéresse, rendez-vous ce jeudi 16 décembre 18h dans la salle du Conseil Munipal (cf. Ordre du jour).

Voir aussi : - LeBlog2Roubaix en plénière du Conseil Municipal

 

La Ville a-t-elle raté le train du numérique ?

Publié le samedi 11 décembre 2010 à 06h00

Guillaume Delbar, élu d’opposition, a déjà fait plusieurs offres de service à la majorité. Elles sont restées sans suite.

Un projet de délibération sur les nouvelles technologies a fini d’agacer Guillaume Delbar. Selon cet élu d’opposition, la Ville est à côté de la plaque. Il regrette que la majorité n’ait jamais donné suite à ses offres de services. Avant le conseil municipal, il lance trois propositions.

YOUENN MARTIN > youenn.martin@nordeclair.fr

On peut être branché nouvelles technologies et terriblement nostalgique. Guillaume Delbar se souvient avec tendresse du début des années 1990, époque où Internet n’était pas entré dans les moeurs mais où pourtant, avec son Eurotéléport, Roubaix était à la pointe des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Du projet originel, il ne reste finalement rien. Et Roubaix s’est fait chiper Euratechnologies par Lille et Lomme.
Mais ce qui agace le plus Guillaume Delbar, c’est l’impression de voir la municipalité à la remorque sur la « e-démocratie ». Élu UMP d’opposition, il travaille dans le domaine des nouvelles technologies et est connecté en permanence. Prêt à passer outre son étiquette politique, il avait fait des offres de service à la majorité. « Le maire m’a dit plusieurs fois « oui » et je le crois sincère, mais la réunion a toujours été reportée », affirme-t-il. Après deux ans de mandat, il a renoncé à relancer l’adjointe en charge des NTIC, Ève Flament.

Pourquoi tout compliquer ?
Et il constate, avec amertume, que la majorité fait fausse route. Le projet de délibération qui doit être examiné lors du conseil municipal de jeudi prochain est, selon lui, symptomatique. « C’est une délibération qui annule la précédente. On a tellement compliqué les choses qu’on a perdu un an, on est obligé de prolonger les marchés publics. » Plus qu’une question de clivage politique, c’est, pour Guillaume Delbar, un problème générationnel. Peu rompus au Web 2.0, les élus de l’ancienne école ont peur de ne plus avoir le contrôle, repoussent l’échéance et se rassurent en demandant l’expertise de prestataires parisiens. « Une addition de prestataires extérieurs, ça n’a jamais fait une politique… déplore-t-il. On ne se pose pas la question des besoins. On commence par aller chercher des fonds européens, des fonds de la Région, alors qu’il existe des technologies ouvertes, gratuites. Localement, il y a aussi beaucoup de gens qui innovent, qui ont des savoir-faire. » Exemple tout bête : dans la délibération qui doit être soumise au vote jeudi, il est prévu une « place publique citoyenne », c’est-à-dire « un portail qui recensera l’ensemble des sites, blogs et wiki roubaisiens, régionaux ou nationaux ayant pour vocation de contribuer au débat démocratique », dit le texte de la délibération. En termes techniques, ça s’appelle un agrégateur de flux RSS. Eh bien, ce site, il existe déjà ! C’est le comité de quartier de l’Hommelet qui l’a créé. « Il suffisait de leur passer commande ! On réinvente la roue », se désespère Guillaume Delbar. Question subsidiaire : quels seront les tarifs proposés par les sociétés pour réaliser ce qu’un collégien roubaisien réussirait à faire en trois clics ?

« Il faut arrêter de croire au gourou du Net, ça n’existe pas. Au final, c’est toujours l’utilisateur qui tranche. » Pour tenter de faire avancer ses idées, Guillaume Delbar a décidé de ne défendre que trois propositions, « simples et concrètes » et au coût proche de zéro euro.
On y retrouve bien sûr l’idée de s’appuyer sur les forces locales (OVH, Ankama, le blog2roubaix, des étudiants ou encore ces deux lycéens qui viennent de lancer Gloob). Les deux autres propositions sont basiques : mettre en ligne les délibérations votées en conseil (Lille et la communauté urbaine le font déjà) et rendre les élus et les conseillers de quartiers qui le souhaiteraient joignables par e-mail via le site de la ville et par messagerie vocale. Rien de révolutionnaire. On verra si ces trois idées font leur chemin.

1 Comment on NE : « la Ville a-t-elle raté le train du numérique ? »

  1. Guillaume Delbar // 15 décembre 2010 à 15:08 //

    Cher Bruno, cher Blog2roubaix
    Merci de citer l’article de Nord Eclair.
    Petite réponse tout d’abord factuelle à ton interpellation , oui je sais très bien que votre travail n’est pas gratuit… Sinon je n’aurais pas pris le soin de vous défendre au Conseil Municipal pour que la municipalité change d’avis sur la subvention qu’elle avait « oublié » de vous verser.
    Mon article et mes 1eres propositions ont simplement pour but de faire quelques propositions simples et pas onéreuses … oui -rendre les élus qui le souhaitent joignables par mail adresse publié sur le site de la ville et dans Roubaix Mag pour être précis- c’est possible facilement.
    Oui rendre les délibérations votées par le Conseil Municipal accessibles sur Internet est un projet simple qui pourrait être mise en place facilement… pourvu qu’on en ait la volonté politique….
    Voila 2 exemples concrets parmi beaucoup d’autres qui pourraient marquer un début de changement positif et développer le lien entre les élus et la population…
    C’est juste une question de volonté politique !

    A votre disposition pour continuer cette échange…
    Amicalement,

    Guillaume

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