La Voix du Nord : Ras-le-bol, misère, « tous pareils » : Roubaix capitale de l’abstention
Extrait du dossier consacré aux Régionales, parue le mardi 16 mars 2010. Un article de Laurent Decotte et photo de Max Rosereau sur la situation de Roubaix au lendemain du 1er tour des Régionales.
mardi 16.03.2010, 05:08
Légende de la photo : À l’Hommelet, à Roubaix, l’abstention a fait plus de 80% alors le comité de quartier agit. Mais à grand-peine.
Avec 55,47 % d’abstention, nous sommes la cinquième région de France où nous sommes le moins allés aux urnes. Au palmarès des villes les plus abstentionnistes, Roubaix est en tête avec 71,68 % de non-votants, suivie de Tourcoing (69,46 %) et de Wattrelos (66,06 %).
Dans certains quartiers roubaisiens comme le Pile, l’Alma ou l’Hommelet, le taux de participation n’a pas dépassé les 19 %. Dans ce dernier, au comité de quartier, depuis 2002, on a mis en place le projet « Je pense donc je vote ». Distribution de tracts, de tee-shirts et organisation de débats avec les candidats. « Mais cette année, on ne l’a pas fait car la mairie ne nous a pas accordé de subventions », déplore Bruno Lestienne.
René Vandierendonck, le maire PS, ne dit pas le contraire et jure de tirer cette affaire au clair. Il loue ces actions mais estime que les raisons de cette désaffection sont bien plus profondes. Il tacle ses adversaires : « À part nous et les Verts, personne n’a vraiment fait campagne ici.»
Et surtout il parle des difficultés sociales de sa ville. Un taux de chômage de 26 %, « qui atteint 40 % chez les jeunes dans certains quartiers » (…) « À l’époque du RMI, si Roubaix avait été un département, il aurait été le treizième de France comptant le plus de bénéficiaires. » Une des villes les plus jeunes de France, aussi : l’âge médian est de 25 ans. Des facteurs objectifs, donc, pour expliquer cette abstention. Mais celle-ci est galopante : en 2004 elle était de 59 %, pas encore de 71 %.
« Une cassure »
« C’est trop facile de dire « c’est la faute à la misère », c’est surtout le signe d’une vraie cassure entre les élus et la population », conteste Bruno Lestienne. Et parfois pour des questions de quotidien ! Danièle, 64 ans, « onze enfants et six en vie », évoque une histoire de poubelles, de tri sélectif. Ça la préoccupe, elle a écrit des courriers, lancé une pétition, s’est inscrite à son niveau dans la démocratie participative. Mais elle n’a pas eu de réponse. « Ça m’a beaucoup déçue. Ils sont tous pareils ! » Dans le même registre du très personnel, mais bien plus grave, Marie-Christine : « J’ai un logement insalubre avec un enfant qui sort d’une tumeur cérébrale et on ne me donne pas de logement. Je n’irai pas donner ma voix, aider, alors que l’on ne m’a pas aidée quand j’ai appelé au secours. » Nassim, 45 ans, militant socialiste, est soufflé par le désintérêt des jeunes : « On entend des choses terribles. Comme ce jeune qui disait qu’il voterait Le Pen, alors qu’il est d’origine maghrébine et que comme ça, on irait au clash. » René Vandierendonck promet que son parti va se mobiliser pour convaincre d’aller aux urnes. Sans trop y croire : « Je ne me hasarderai pas à un pronostic. » La crise démocratique serait donc si profonde ?
LAURENT DECOTTE
la misere a bon dos!c’est la faute aux politiques qui ont fait de roubaix un ghetto etrangers comment voulez-vous que l’on veuille voter?pour qui?on est meme plus en france!les etrangers font la loi ici!!!
Dommage,que les personnes ne profitent pas du droit de voter et s’exprimer.
les élus politiques y sont pour quelque chose et la confiance ni est plus.
Il faudrais diminuer les salaires des mandats des élus et comme celà ,on verrai s’il font la politique pour l’amour de leurs ville ,région, pays ou s’ils le font par intérets pour le fric.
Promettre c’est une chose assumer c’est une autre.