Nord Eclair : « Slam et patoisant : un mélange insolite »
Un article signé Jessica Brunot dans Nord Eclair qui annonce la manifestation interculturelle prévue ce vendredi 29 juin 2012 à Roubaix. Si vous êtes poète, écrivain, chanteur, rappeur, slameur, n'hésitez pas à contribuer à la scène ouverte !
Voir aussi : 2 langues 2 voix, l'invitation.
Slam et patoisant : un mélange insolite
HOMMELET
Publié le mardi 26 juin 2012 à 06h00 – JESSICA BRUNOT > roubaix@nordeclair.fr
Vendredi soir, la salle Richard-Lejeune accueillera le spectacle « 2 langues, 2 voix »pour une unique représentation. Grâce au comité de quartier de l’Hommelet, patoisantset slameurs ont entremêlé leurs univers : à écouter sans hésiter !
Karim Feddal et les artistes qu’il a aidés, en pleine répétition avant la grande première de vendredi.
Micro dans une main, textes dans l’autre, on entend du fond de la salle du comité de quartier de l’Hommelet : « A ch’teur, elle met un blue jean. Dans les années 50, ch’étot eun blouch’grise. » C’est l’un des morceaux de slam patoisant que vous aurez l’occasion d’entendre vendredi soir : l’ambiance est donnée pour cette rencontre insolite.
Le projet 2 langues, 2 voix met en avant l’union entre les cultures : les jeunes, avec le slam, et les anciens, adeptes du patois. Pour renforcer ce lien entre les générations, le comité de quartier de l’Hommelet a organisé des rencontres tous les mercredis pendant trois mois. Chacun y valorisait son patrimoine, oral et écrit. En s’imbriquant, les différents langages ont donné naissance à cette production inédite.
La soirée débutera par une session slam ouverte où chacun pourra déclamer un de ses textes. Puis les slameurs patoisants se mettront en scène, restituant les textes travaillés lors des ateliers du mercredi. Un concert Slam Odyssée clôturera la soirée : Karim Feddal, l’intervenant des ateliers, montrera l’ampleur de son talent. Le tout sera souligné par une mise en musique, par le pianiste Pierre N’Guyen.
« Amoureux des mots »
Encadré par le slameur Karim Feddal, de la compagnie À feu doux, c’est également grâce à l’Acsé (Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances), au Fonds de participation des habitants et à la Ville de Roubaix que l’événement a pu être programmé.
Les textes des participants de l’atelier racontent la vie telle qu’ils la connaissent ou l’ont connue à Roubaix, le tout mis en parallèle : le passé et le présent, le français et patois. Les antagonismes se rejoignent à merveille : les slams déclamés retiennent l’attention. Sept personnes participent à cette représentation, travaillée minutieusement. « Le slam et le patois ne doivent pas, à première vue, se rencontrer. J’ai voulu surpasser les clichés, parce qu’en fait, les deux sont amoureux des mots ! » confie Karim Feddal.
Pour le slam, le patois est très intéressant : les mots sont contractés, leur sens prime. « Faire du slam à Roubaix, c’est beaucoup plus libre qu’à Paris. Je préfère privilégier le sens plutôt que la rime ! » explique l’intervenant.
Christian et Georges, patoisants roubaisiens, participent à l’aventure et en sont ravis. « La mise en résonance est intéressante, on arrive à se trouver soi-même », confie le premier. Quant à Georges, il est venu à l’atelier plutôt pour se faire des copains et sortir. Mais il s’est pris au jeu, sans aucun regret : « Faire développer le patois et le faire connaître aux jeunes et aux artistes, c’est une nécessité. D’autant plus qu’ils sont très réceptifs ! » Chacun à son rythme, ils ont écrit leurs textes puis appréhendé l’art du slam… avec succès !
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