#19 les 10eme Rencontres de l’Adels à Dijon (Visions de Citoyens, le Film)
Comme je le disais au billet précédent, j'ai réalisé cette fois un film qui est quelque part la version vidéo de ce que fut l'expo l'an passé (le travail consécutif en moins). Au programme par contre, des conversations avec les roubaisiens et d'autres ! Certaines questions m'ont été soumises par une questionnaire remplis pendant le trajet.
Le film fait 2h mais vous pouvez avancer le curseur aux heures souhaitées. Les génériques sont muets.
Descriptifs :
00′ 45″ : Samir Mebarki, du Conseil Jeunes de Roubaix raconte l’atelier de la veille consacré aux jeunes. « A Dijon, on trouve les mêmes problèmes qu’à Roubaix, que les jeunes désertent. ». Je taquine sur la « passivité » des jeunes en France contrairement au dynamisme de Montréal. « Que les jeunes ne sont pas entendus, un an après rien a changé ».
04′ 49 : Alain Herbaut, membre du Comité de Quartier Moulin Potennerie, habitant roubaisien, trouve qu’il y avait « trop d’élus dans son atelier qui ont pris la parole et ont surtout parlé de financement ».
05′ 26 : Frédérique Fournie, du Comité de Quartier Moulin Potennerie, habitante roubaisienne, parle de l’atelier sur la participation citoyenne des exclus. Un peu intimidée dès le matin, elle est tenace face à la camera, et explique le distingo entre un comité de quartier et un conseil de quartier.
09′ 34″ : Laurence Thiery, Secrétaire Générale de la mairie de quartier Centre, de Roubaix, parle de l’atelier entre élus, techniciens et habitants. Elle donne sa version de la démocratie participative avec comme exemple des projets de concertation, les conseils de quartier qui s’exprime sur l’ANRU, les correspondants VivaCités. Elle cite une expérience de Brest qui montre plus de proximité avec les habitants. On évoque la démocratie participative qui « devient une obligation, les politiques sont obligés d’en parler aujourd’hui » mais « ça ne paye pas au niveau électoral ». Les gens se mettent en interlocuteurs des politiques, ce qui permet d’avancer. « Il faut se mettre en ordre de marche derrière une instance participative ». On évoque les territoires et notamment celui de l’Europe, et de la communauté urbaine de Lille et de son conseil de développement. On rit à la fin car des appels sont faits dans la salle (qu’on n’entend pas sur la bande). Interview derrière mon expo !
21′ 39″ : Yves Ducrocq, Président d’Art-Action, sur les medias. Il fut interpellé par « le cloisonnement, les gens ne se parlent pas » cité dans le discours de Pascal Aubert. La question des médias a été soulevée, notamment la télévision (la télé de proximité, ce blog), descendante, fabriquée, mais les revendications de la base ne passe jamais. Pour revendiquer de manière construite, le citoyen doit pouvoir maîtriser sa parole. On est tous acteur. Je réagis sur la question des mass medias généralistes non-présents. Yves me répond en évoquant la presse « en souffrance totale ». Le citoyen est « abruti par le nombre de messages », dont peu de « vraies » informations et beaucoup de divertissement (cf. le journal de TF1). Où est le débat d’opinion aujourd’hui dans la presse à l’heure des groupes industriels et financiers actionnaires de cette presse avec comme exemple les pressions de Leclerc ? Une auto-censure se fait notamment par des sympathies politiques. La démocratie doit encore avoir les moyens de s’exprimer !
32′ 00″ : Céline Braillon, Présidente de l’Adels, avec qui je parle de l’Adels, des diverses formes de démocratie participative, du pouvoir, du partage et du processus de la décision (avec des questions un peu tarabiscotées que j’ai allégée au montage) et que je vais chercher sur le terrain des perversions du système de la Participation, suite aux questions écrites par les roubaisiens.
L’Adels intervient par exemple auprès de villes qui la sollicite pour des démarches propres (comme celle des budgets participatifs dans les lycées de Poitou-Charente) et apparaît comme un point de rencontre entre les besoins des habitants organisés, des villes et des techniciens.
On cite d’autres formes existantes de participation : les conseils de quartier, obligatoires, les ateliers de travail urbain (élus, techniciens, habitants) qui travaillent ensemble sur des projets urbains, des conseils thématiques (de jeunes sur des propositions sur leur place dans la cité), des étrangers, des sages), les cafés citoyens ou les déjeuners en pied d’immeuble en allant voir les habitants là où ils sont (Nantes), mais aussi l’utilisation des nouvelles technologies, et la mise en place de télés locales. Les conseils de quartier consultatifs sont une forte démarche, certes descendante, mais peut-être faut-il imaginer des règles du jeu claires, après les bilans qui en seront faits. Comment co-produit-on ensemble et laisser vivre chaque composante dans le champs public ? Les institutions ont parfois tendance à vouloir, en pensant bien faire, récupérer les bonnes expériences issues des associations.
J’évoque la reproduction du modèle roubaisien, y a-t-il une recette de dispositif participatif qui marcherait mieux que les autres ? Chaque dispositif tient aux gens qui l’animent, il faut donc partir de ce qui existe et tenir une réflexion de fond pour évoluer. Par exemple les Amapes (« consommer bio ») permettent d’aider de jeunes agriculteurs à s’implanter et de mettre en débat nos modes de consommation. Mais des éléments de méthode peuvent être communs (la transparence, entre autres) mais il n’y a pas d’outil parfait.
Le danger n’est-il pas de multiplier les lieux de paroles non décisionnaires ? dis-je. Ne faut-il pas tous les pouvoirs publics dans un processus participatifs et pas uniquement la ville ? Il y a une demande de mutualisation très forte de tous ces lieux, le « à quoi on sert » évoqué en atelier ? Il faut donc clarifier les places de chacun dans le processus de décision. Que devient le projet réfléchi collectivement ? Comment il se réalise et est évalué ? Ca évolue lentement… Le pouvoir, il ne faut pas avoir peur de le partager. Contre l’élitisme, il faut aller là où les gens sont (cf. ATD Quart Monde, Université du Citoyen). On termine en évoquant l’engagement citoyen dans les prochaines années, face à la société individualiste de consommation en intéressant les jeunes.
49′ 19″ : Karim Chahchouhi, membre du Conseil Jeunes de Roubaix, sur l’implication des jeunes. Les jeunes font peur aux politiques. Beaucoup de blablablas, selon lui, dans la table ronde du matin. Le problème n’est-il pas que les jeunes ne veulent pas prendre la peine de s’intégrer dans des démarches. C’est dans les quartiers qu’il y a déjà des processus de participation des jeunes. Doit-on élargir les conseils jeunes aux quartiers (et pas que sur la ville en tant que territoire) ? Comment privilégier le dialogue plutôt que la violence ? On évoque le Conseil Jeunes de Créteil, de Conseil des Jeunes Départemental (qui travaille sur la sécurité routière, la discrimination…). Et les politiques Jeunesse en sont-elles modifiées ? Doit-on « tout » donner aux jeunes ? On parle des rencontres avec la Pologne, des chantiers en Algérie et le Québec. Par exemple, en Pologne, ils donnent la clef de la ville aux jeunes pendant 3 jours.
59′ 30″ : Blanche Vandecasteele et Nicolas Leblanc, de Territoires, la revue éditée par l’Adels, pour un ping-pong de questions (en total direct non monté) bien sympathique !
Nicolas présente la manifestation de l’Adels.
Blanche donne sa définition de la démocratie participative.
« Ce n’est pas la forme qui compte, ce sont l’état d’esprit et la qualité des liens des dispositifs de démocratie participative. L’important, c’est la confiance ».
Un point sur les mass medias peu intéressés par la Participation, on évoque Territoires. Tout le monde peut faire de l’information, des blogs, prendre la parole. Territoires est un media précieux. Comment se monte un numéro de la revue ? Quelques infos exclusives sur la prochaine version.
Comment un(e) jeune est amenée à travailler dans un media citoyen ? me suis-je demandé en inventant ainsi une méthode d’interview participative en live !
Recyclage de la question jeune, comment mieux impliquer les jeunes : évocation du séminaire mensuel sur les politiques locales de la Jeunesse organisé par l’Adels depuis deux ans.
Quel est le meilleur territoire de participation ? Cela ne dépend pas de l’échelle mais du pouvoir existant et son organisation et la culture politique des élus.
Smash efficace de Blanche sur la question des territoires, reprise de Nicolas sur une pédagogie de la confiance.
La participation est-elle une mode ? C’est un passage obligé…
Balle de match pour Blanche en abordant la question de la candidature à la Présidentielle ?
01h 19′ 04″ : Christianne Amond, et Leila Sidhoum, habitantes, réagissent en direct suite à un atelier. Il y aurait « du laxisme chez les politiques ». Vue sur le cocktail en arrière plan.
01h 20′ 40″ : Henri Rétailleau, habitant de Montreuil et participant au Conseil de Quartier de Montreuil (attention, c’est de la grande classe — peut-être ma conversation préférée de la journée !).
La démocratie locale est un processus dans lequel on ne sait pas le but de la démarche avant de la commencer. Le résultat final sera composé des avis de chacun. Ni les élus, ni les assos, ni les habitants, ne se présenteraient plus sans savoir d’avance le projet mais en le construisant en ensemble. Les assos d’habitants n’ont jamais été assez prises au sérieux. Je défends les assos parce qu’elle garde la mémoire des décisions. Henri en est à la 4eme mouture de son conseil de quartier à Montreuil. On va expérimenter l’expertise « habitant » à Montreuil dans le cadre d’une rénovation urbaine. Tout est encore à faire. Sur le sujet des jeunes générations, Henri parle de « ses » mamans avec qui il travaille depuis 1992 et de leur besoin nouveau d’autonomie, d’indépendance et de liberté dans le milieu familial et qu’elles ont pleinement leur place dans la sphère publique. On termine par la campagne présidentielle et Henri donne une réaction appuyée sur les promesses, les politiques, et sur son « attente » des élections.
01h 36:06 : Mahmoud Zairi, habitant de Roubaix. Le fait d’être venu à Dijon lui a fait comprendre ce qu’est la Démocratie Participative. La consommation équitable.
01h 39 : Frédérique Fournie (CQ Moulin Potennerie) et Denis Gordet (CQ Epeule), habitants de Roubaix, ne sont pas contents et disent pourquoi : trop de politique !
01h 41′ 55″ : Anne Triail, personne agée, habitante et membre du Comité de Quartier du Pile à la fin des réunions évoque l’échange de savoirs. Les chercheurs n’arriveront pas à descendre vers la base pour comprendre les gens, surtout les précaires. Elle nous compte son intervention applaudie lors de l’atelier et sa définition bien particulière de la démocratie participative !
01h 45′ 05″ : pendant le démontage, Geneviève Tety, présidente du Comité de Quartier du Nouveau Roubaix sur l’atelier sur la santé et les exclus qu’elle a apprécié. On parle des expériences de Dijon et ce qui lui a plu lors de ces journées de l’Adels. Elle donne son avis sur l’organisation des Rencontres et les conditions roubaisiennes du séjour.
01h 52′ 32″ : Antonieta Lo Porto, habitante roubaisienne, résume son appréciation des Rencontres, parle du droit de vote des étrangers et rejoint le bus pour le départ !
01h 54′ 20″ : Jean-Marc Deltombe, crevé, joue l’esquive (voir sujet suivant)
01h 54′ 30″ : Nour-Eddine Karad, coordinateur du Conseil Jeunes de Roubaix, en un mot pour résumer selon lui, et le bus part !
1h 55′ : fin.
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