La Voix du Nord : « L’artiste belge Wim Delvoye va-t-il choquer Roubaix ? »
L’artiste belge Wim Delvoye va-t-il choquer Roubaix ?
vendredi 30.10.2009, 05:02 – La Voix du Nord

L’idée d’installer à l’Hommelet une oeuvre du très contreversé artiste belge Wim Delvoye … a germé il y a cinq ans. On croyait le projet enterré, mais le comité de quartier de l’Hommelet a reçu l’assurance que cette sculpture sera installée cet hiver et inaugurée en 2010.
À l’origine, c’est le parc du Nouveau Monde qui devait l’accueillir, mais la Ville a changé son fusil d’épaule, et c’est sur le square Saint-Antoine, à l’angle de la rue éponyme et du boulevard des Nations-Unies, que sera installée cette oeuvre d’art. Soit en entrée de ville, ce que cette création vaut bien puisque ce sera « la première oeuvre créée spécialement pour Roubaix », insiste Bruno Lestienne, l’animateur du comité de quartier.
Porcs tatoués et « machine à caca »
Ce sera aussi la deuxième oeuvre d’art accessible au grand public. La première, signée de l’Italien Maurizio Nanucci, est visible depuis 2004 dans l’entrée de la Maison des associations. Ces installations entrent dans un programme impliquant la Fondation de France et la Ville de Roubaix.
Wim Delvoye, qui vit à Gand, est venu à Roubaix, a rencontré des habitants, pour que sa création soit vraiment en phase avec l’identité de la ville. À quoi ressemblera-t-elle ? « Elle sera mobile », lâche Bruno Lestienne, qui, pensant que l’oeuvre serait installée cette année, et au parc du Nouveau Monde, y avait fait allusion sur sa carte de voeu 2009. Pour le reste… le mystère reste entier.
Sera-t-elle sujette à polémique, comme certaines des oeuvres de Delvoye ? On se souvient que l’artiste avait défrayé la chronique en créant en 2000 Cloaca, une machine à… déféquer, reproduisant le processus de la digestion. Delvoye s’est aussi fait connaître par ses porcs ou ses hommes tatoués. L’an dernier, un collectionneur allemand a acheté pour 150 000 euros un de ses tatouages réalisé sur le corps d’un jeune Suisse. Cela lui donne le droit de l’exposer trois fois par an, et il en héritera à la mort du tatoué ! La juxtaposition d’univers, l’association du trivial, du sexuel et de motifs religieux ou politiques sont la marque de fabrique de Wim Delvoye, qui s’incrit dans la lignée d’une nouvelle génération d’artistes flamands, parmi lesquels on trouve par exemple le plasticien, metteur en scène et chorégraphe Jan Fabre. L’un de ses spectacles sanglants avaient choqué Avignon il y a quelques années. •
VIRGINIE BOULET
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