A VOIR

Bientot une interview de Pierre Mathiot à propos de « Pourquoi voter ? »

Pierre Mathiot, interviewé par Sophie

Ce mardi se tenait un débat organisé par l’association « Paroles Citoyennes« , domiciliée à la MRES, sur la question du vote avec comme invité principal, Pierre Mathiot, directeur de Science Po, Lille. Et cela se passait au Zinout, restaurant fort accueillant et à la belle déco orientale, grand-rue à Roubaix.

Qu’en retenir ? Tout d’abord, une très bonne ambiance, sympathique, même amicale et respectueuse, avec quelques militants associatifs, et des représentants de différentes listes candidates dont celle de Pierre Dubois (lui-même présent un temps), de Guillaume Delbar, de André Renard… Quelques notes prises sur mon smartphone :

1) le vote c’est un truc de riches. Ou plutôt de gens éduqués, qui ont accès aux études, plus diplômés, qui trouvent un emploi plus facilement, donc riches. Voter est un élément d’intégration sociale. Où donc est passé le « vote ouvrier » qui, jadis, votait à gauche ? Eh bien, il a, à peu près, disparu. Comme il y a eu des « ouvriers de droite » (d’anciens paysans, indépendants, devenus ouvriers) il y a aujourd’hui une forte de tendance de « bourgeois de gauche« . La plupart des villes étant tenues par la gauche gestionnaire, leurs élus entretiennent prioritairement cet électorat en abordant des thèmes qui le concerne (la Culture, l’environnement, les lofts ou maisons de style, les grandes écoles éventuellement chères, les questions sociétales…) plutôt que de résoudre vraiment les problèmes des gens (mais le peuvent-ils vraiment ?). On se fiche pas mal de la condition des classes populaires et des précaires puisqu’ils ne s’expriment pas lors du scrutin. Cercle vicieux, et vice et versa. C’est par ailleurs un argument qu’avait jadis utilisé Vandie devant l’AFP. On y peut rien : ils sont pauvres !

[MàJ] les grands partis ont les moyens de se payer des sondages et de les faire circuler. Le matraquage de résultats (Untel est favori, ou Machine baisse dans les sondages) ont un effet d’entrainement de l’opinion. En gros, les gens ont tendance à voter pour celui qui est annoncé premier dans les sondages. Notre Clic-O-Mètre à vote pluriel suscite d’ailleurs quelques réactions. 😉

[MàJ] : la plupart des grandes transformations de la société française s’est déroulée sans consultation du peuple mais par des hauts fonctionnaires et des politiques : les grands chantiers, les autoroutes, les ronds-points, les grands ensembles immobiliers, les quartiers à habitat collectif, la piétonisation des centres-villes, le câblage téléphonique, la 4G, le TGV, la liaison trans-Manche, etc etc.

2) Etre maire n’est pourtant pas une sinécure : il y a peu d’avantage à faire campagne pour, en cas de victoire, devoir gérer une tache « ingrate » (des gens qui se plaignent tout le temps, des lois imposées d’en haut, des procès au tribunal administratif, etc) alors que le pouvoir de décision glisse de plus en plus vers les intercommunalités et l’Europe. Devenir maire revient au fond, à devenir la « Reine d’Angleterre » (sic)… même si ça manque cruellement de femmes tête de liste à Roubaix (puisqu’il y en a, environ, aucune !)

3) paradoxe : plus il y a d’abstention, plus il y a de listes et de candidats. A Roubaix, il y en 10 annoncées dont des listes citoyennes, composées de non professionnels de la politique, qui méritent tout notre respect et dont on ne devrait pas se moquer ! (s’y reconnaitrons les moqueux d’gins, je ne cite pas de nom).

4) mais la question de la « parole d’habitants » (de démocratie participative, d’empowerment, du pouvoir d’agir, de la « participation des habitants » (née entre autres autour des luttes urbaines de l’Alma Gare) ou de plateforme associative nationale) si elle date de plusieurs décennies, reste d’actualité, notamment suite à la proposition de loi de Jean-François Lamy.

Bien sur, le rôle des comités de quartier est aussi de faire une pédagogie permanente à la chose publique et à faire société ensemble, voire d’engager le dialogue avec les élus (NdB : un vidéoblog citoyen, une oeuvre d’art qui rassemble, une action contre l’abstention, des expériences écoloéducatives et néanmoins festives, on est pas trop loin de cela au CQH et dans d’autres CQ !).

5) voter quand même ? L’élection la plus mobilisatrice est la Présidentielle qui est aussi la plus peopolisée. Ce n’est pas pour rien si Gala, Closer, Vivement Dimanche, parlent politique (enfin, politique, on se comprend). Et elle est de plus en plus marketée à coup d’études quanti quali. Alors, le boycott de l’élection peut-il devenir un acte militant citoyen ? La question est évoquée dans la salle alors que le 25 mai prochain, nous voterons (ou pas) pour un parlement européen alors que le vrai pouvoir est à la commission européenne pour laquelle aucun vote n’est sollicité. Bref, on n’a pas fini de parler de l’abstention (tant que le système ne changera pas, en fait).

L’interview vidéo arrive prochainement. En attendant, vous pouvez voir aussi éventuellement :
#523 Régionales 2010, Pierre Mathiot nous parle de la réforme des collectivités territoriales,
C’est à dire sur Canal 9, avec Pierre Mathiot (en 2004, désolé pour la qualité de l’image, eh oui : nous étions glabres)

Quelques autres photos

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  1. #861 " Pourquoi faut-il voter ? ", rencontre avec Pierre Mathiot | Roubaix | LeBlog2Roubaix.Com

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