Séville va fêter les 25 ans de l’Expo 92 (et on y … expose !)
De la suite dans les idées, pourrait-on dire. Il y a 25 ans, votre serviteur montait un projet de reportage photographique sur le thème de l’Exposition Universelle de Séville qui donna lieu à plusieurs expositions dans le Nord, appelées « Expo d’Expo ». Celle de Roubaix s’était tenue à la Médiathèque.
A l’époque, l’Expo 92 était passionnante tant par sa diversité (109 pays participants) que par le défi technologique de contenir la température du sud par des systèmes de pulsation d’eau fraiche, la plantation d’arbres, la pose de fontaines, bref en deux mots la création d’une zone vivable à la place d’un quasi-désert brulant. Le pari a été largement remporté. De toute façon, 1992 est l’année de l’Espagne ! (les JO de Barcelone, Madrid capitale culturelle européenne).

Le coté humain de l’Expo 92 était notre choix photographique.
Nous avions monté une petite équipe, défini un projet photographique, obtenu des financements Défi Jeunes, le soutien de la mairie, de la DDJS, et bénéficié d’accréditation presse par Nord Eclair, ce qui nous avait permis de faire tous les pavillons sans attendre plusieurs heures (certains dépassait 3 heures pour un pavillon). Et tout cela aurait pu rester un projet de jeunes oublié dans nos cartons…
L’Expo 92 a fait rayonner la capitale andalouse (42 millions de visiteurs – source wikipedia) et apporté un développement territorial certain (des autoroutes, une gare TGV, un aéroport agrandi, des nouveaux ponts sur le Guadalquivir, etc) en plus de l’énorme capital culturel de Séville. Mais la réutilisation du site a été moins rapide que prévue. Au point que le parc de pavillons a eu parfois triste mine et certains superbes édifices ont été démolis. Le futur promis a, pendant un temps, laissé place à de la colère et de l’amertume, même si aujourd’hui l’Ile de la Cartuja est bien réinvestie par des entreprises, un parc d’attraction, des bâtiments universitaires, et de nouvelles constructions comme la Tour Sevilla.

…. mais à l’époque, c’était des diapositives. Il a fallu retrouver un projecteur, tout refaire digitaliser et rééquilibrer les contrastes. Au final, près de 170 photos.
Grâce à l’association Legado Expo et à ses militants, l’esprit de l’Expo 92 demeure au quotidien et rappelle combien est grande la fierté et l’attachement des sévillans à ce projet. Durant 2017, du 20 avril au 12 octobre (dates jour pour jour de l’originale) ce sont près d’une vingtaine d’événements programmés avec le soutien de Epgasa (l’entreprise publique gestionnaire) et de la mairie de Séville.
Et on en fait partie ! Suite à un appel à participation, nous avons proposé nos photos de l’époque et ils ont adoré. Sur plus de 1500 mètres carrés, au Pavillon de la Navigation, elles seront exposées parmi d’autres, des objets, avec sans doute beaucoup de surprises : une bonne raison de retourner à Séville cet été !
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Alors vous me direz, mais quel rapport avec Roubaix, outre l’auteur des photos et la première en médiathèque ? Eh bien, sachez que la place Audenaerde, bientôt inaugurée, a dans sa précédente version, compris un « mur » de poteaux directement inspiré par ceux de l’Expo 92, dixit l’architecte de la mairie. Il n’y a pas de hasard.

Le mur de poteaux de l’ancienne Place Audenaerde était directement inspiré de ceux de Séville.
Séville est la plus belle ville d’Espagne!
Visiteurs en 1992 en 4 jours au moi de mai, puis pour nos grands enfants, 4 jours en août, l’Expo Sevilla nous à laissé des impressions contrasté. Un Pavillon Mexicain merveilleux 3 heures d’attente), avec, dans le film d’introduction, une question inédite posée par un pays colonisé au pays colonisateur, « 5.000.000 d’habitants en 1492, 1.500.000 d’habitants en 1592, pourquoi? ».
Un récent voyage à Séville nous a laissé sans voix à la vue du délabrement de l’Ile de la Cartoucha, ses pavillons offerts à la Ville de Séville pour y développer un centre de compétence en sciences et nouvelles technologies. La Région Autonome n’a semble-t-il pas eu à disposition les moyens financiers pour réaliser ce qui devait accompagner la réussite de son Expo.
Et pourtant! On peut juger à la qualité de la matière grise qui a émigré dans d’autres régions ou d’autres pays, que l’Andalousie avaient tout pour réussir un fantastique développement.