La Voix du Nord : « Comités de quartier, ca grogne aussi du coté du Pile. »

Pour faire suite aux articles expliquant que nous n'avions pas eu de nouvelle de nos dossiers, c'est au tour du Comité de quartier du Pile d'y aller de sa contribution à l'abstention.

Après celui de l'ECHO (Entrepont, Cartigny, Hutin, Oran) qui, le mois dernier,  dénonçait la baisse de subvention accompagnée de nouvelles contraintes, après le Sartel Carihem qui évoque "la volonté des élus à asphixier la démocratie participative et les comités de quartier", c'est aujourd'hui le Comité de Quartier du Pile, par sa présidente, Nawal Badaoui qui parle de mépris des bénévoles par la mairie et en particulier par les fonctionnaires qui, selon elle, veulent "faire taire les comités de quartier parce qu'ils disent des choses qui dérangent".

Article original à lire dans la Voix du 11 mars 2010.

Actualité Roubaix
Comités de quartier : ça grogne aussi du côté du Pile
jeudi 11.03.2010, 05:07 – La Voix du Nord

Légende de la photo : Nawal Badaoui accuse la Ville de mépriser les bénévoles.

Un vent de révolte gronde sur les comités de quartier, ces dernières semaines. …
Après l’association de défense du Sartel-Carihem, le comité de quartier de l’Hommelet, c’est au tour de celui du Pile de hausser le ton. Son assemblée générale, qui a lieu ce matin, devrait être passablement agitée.
Sa présidente Nawal Badaoui n’y va pas par quatre chemins : « La mairie, quelques-uns de ses élus, mais surtout ses techniciens, nous traitent par le mépris, nous les bénévoles. » Elle en veut pour preuve les péripéties qu’elle a connues pour parvenir à pérenniser l’emploi d’écrivain public.
En partie du fait que la subvention de la ville ait baissé en 2009, le comité de quartier n’était plus en mesure de payer les salaires de Garmia Aarras.
Pour que le quartier en garde un, Nawal Badaoui et la maison des Deux-Quartiers se sont mis d’accord pour un transfert d’activité. Mais l’opération a pris du temps. « Parce que la Ville nous a mis des bâtons dans les roues !, tempête la présidente. Résultat : aujourd’hui, on doit payer le salaire de janvier de Garmia alors que la Ville a baissé notre subvention ».
Ce que ne conteste pas l’adjoint Fabrice Belin. De 22 000 E, elle est passée à 20 000 en 2009, par le biais d’une délibération-cadre qui demandait aux comités une plus grande lisibilité dans leurs actions. Et pour 2010, Nawal Badaoui n’entend parler que de 10 000 euros pour l’instant.
« La moitié de la subvention versée pour six mois, car nous ne sommes pas d’accord sur son projet. On a demandé au comité de quartier de revoir sa copie, de faire la preuve que ses actions sont bien en phase avec les attentes des habitants. En fonction de quoi on versera les 10 000 E restants, voir plus ». Mais en attendant, le comité de quartier est au bord du dépôt de bilan. Notamment parce que les subventions européennes mettent un temps fou à arriver, ce que reconnaît Fabrice Belin. Certes, il y a les lenteurs de l’administration, mais pour Nawal Badaoui, il y a aussi une volonté manifeste de la Ville de faire taire les comités de quartier parce qu’ils disent des choses qui dérangent. « On nous demande d’inciter les gens à voter. Mais quand on voit l’état du quartier, il ne faut pas s’étonner qu’ils n’aillent pas aux urnes. Ce n’est quand même pas de notre faute, à nous, comité de quartier, si la rue de Babylone est triste à pleurer, alors que la Condition publique toute proche est rutilante ! » • V. B.